[Un remue-ménage intérieur !] 

Kim, Cleub et Mauro font des trucs.
Une panoplie d’objets d’une grande banalité sert d’exutoire à toute leur imagination. Avec un sérieux sans faille, chacun·e se lance dans une expérimentation ludique et éphémère, tandis que les autres, témoins ou complices, observent sans émettre le moindre jugement. Iels sont ici dans la maison de leur esprit, un espace de liberté d’être et d’expression. 

Un jour, Jonathan les rejoint. Lui aussi adorerait faire des trucs, mais tout ce qu’il fait, il trouve ça nul. « Mais vas-y Jonathan, vas-y ! Fais ton truc.» 

Le public fait face à d’étranges personnages aux masques quelque peu intrigants. À la fois touchants et hilarants, ces drôles d’êtres expriment l’immensité de leur personnalité par un jeu précis de postures et de corps. L’un est timide, un autre plutôt nonchalant. L’esthétique particulière de la pièce lève toutes les frontières de l’imaginaire pour nous embarquer dans un monde d’où peuvent jaillir l’absurde et la poésie, et où l’on se libère de son propre regard. Avec La Maison de mon esprit, Old Masters déconstruit le monde pour en recréer un de toutes pièces, doté d’une énergie positive constante et ponctué de folies douces. 

Un spectacle intensément tordant, qui ouvre en nous quelque chose d’insouciant et jouissif où seul notre imaginaire règne : sans doute la maison de notre esprit. 

© Julie Masson